Print this page

Ça Pétille : Jusqu'au dernier

Avec sa couverture prometteuse, Jusqu’au dernier nous plonge dans une histoire bien ficelée, un régal visuel qui tient toutes ses promesses.


Édité par Grand Angle, l’album est la nouvelle réalisation de Jérôme Félix et Paul Gastine un tandem expérimenté qui nous avait précédemment ravi avec l’Héritage du diable.
Le scénariste nous entraîne cette fois dans un western qui respecte les codes du genre mais qui s’en démarque avec une histoire humaine forte à une époque où l’Amérique est bouleversée par le cheval de fer. C’est la fin des cow-boys, l’heure de la reconversion, l’entrée dans une ère moderne. Les faits sont exposés et l’éclairage intéressant car pour les villes, les enjeux sont nombreux et les bénéfices à en tirer confortables.
Est-ce une raison pour renoncer à la vérité ?

L’auteur prend le temps de nous présenter des personnages peu ordinaires auxquels on s’attache rapidement : Bennett un jeune handicapé un peu simplet et des héros consistants, déterminés à décider de leur avenir.
Après une vingtaine de planches, la situation s’emballe soulignant les faiblesses humaines, l’héroïsme des uns mais aussi un monde impitoyable et cruel.

La tension monte, la situation devient rapidement étouffante et les colts retentissent. Les hommes sont entraînés vers un final déroutant, suivi de près par un épilogue magistral et optimiste.
Si la narration est addictive, elle offre surtout à Paul Gastine un terrain de jeu magnifique pour mettre en œuvre ses impressionnantes qualités graphiques.

L’artiste qui n’avait pas de réticences à se confronter aux plus grands dessinateurs Hermann, Boucq, Giraud, Blanc-Dumont…… s’est rapidement enthousiasmé pour ce nouvel univers. Il s’ est lancé dans des recherches forcenées, trois longues années de labeur ponctuées par un résultat superbe.

Entièrement réalisé à la Cintiq, le one shot impressionne par ses nombreux détails, ses mises en scène léchées et ses acteurs expressifs.
Sa mise en couleurs est une réussite absolue.

Jusqu’au dernier correspond à l’apogée d’une longue collaboration, c’est le fruit d’une belle complémentarité et une très agréable surprise.


Ecoutez la Chronique :