La série créée par Jean Graton qui a déjà touché trois générations de lecteurs poursuit sa route avec à sa tête un scénariste expérimenté Denis Lapière et Benjamin Benéteau un dessinateur talentueux et prometteur très au fait des nouvelles technologies
La direction éditoriale est assurée par Philippe Graton qui veille à la cohérence de l’œuvre imaginée par son aïeul.
Dans ce volet, Michel Vaillant sort de prison où il est détenu car accusé du meurtre de son frère. Après une courte captivité, il décide de réunir les siens et c’est à Macao que la course les entraîne.
Avec ce tome, les auteurs poursuivent la mue de cette série culte, le style et les propos sont actualisés et une place plus importante est accordée aux personnages féminins et aux émotions.
Il n’y a plus de narrateur omniscient, les explications sont fournies par les commentateurs sportifs qui apportent toujours de pertinentes informations.
Denis Lapière a su moderniser efficacement la narration. Il livre ici une histoire haletante et un divertissement plaisant entrecoupé de scènes de course étonnantes.
Il poursuit son parti pris de laisser plus de place aux dessins et c’est une réelle bonne idée. Après une collaboration de 11 ans maintenant, le tandem se connaît parfaitement. Les deux bédéistes ont su prendre leurs marques et trouver leur rythme.
Les dessins de Benjamin Benéteau sont réalistes, élégants et précis.
Pour la première fois depuis longtemps, il mène de front seul les décors, les personnages et les sublimes images plus techniques de course automobile qui sont la marque de fabrique de cette Bande dessinée.
Après quelques tâtonnements sur les expressions des personnages, il a su se les approprier et les faire évoluer avec fluidité. Il a abattu pour ce volume un travail colossal.
Très au fait des progrès techniques au service de son art, celui qui a animé une intéressante masterclass au festival d’Angoulême durant laquelle il a partagé avec ses pairs son savoir-faire a changé de technique pour cet album. Il utilise désormais l’ipad pro plutôt que la cintiq, un matériel plus nomade offrant plus de confort et le résultat est assez bluffant. La série conserve un aspect vintage qui ravira les adeptes tout en étant au top en terme de technologie.
Il a effectué comme à chaque fois des repérages techniques sur place. Il a pris de nombreux clichés qu’il a utilisé pour embarquer les fans, il nous fait presque sentir l’odeur de la gomme. Un poil facétieux, il a également glissé de nombreux clins d’œil qui feront sourire les amateurs de la série.
Macao est un album réjouissant, ultra-détaillé et beau. Il consacre un duo rodé qui confirme sa capacité à redonner un nouveau souffle à une saga très appréciée.
Ils signent une fois encore un tome convaincant avec des scènes de course et un final époustouflant..
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