Depuis, la série éditée par Bamboo a connu une progression constante et à partir du cinquième volet une fulgurante ascension, un pic des ventes lié à une tournée promotionnelle titanesque pendant laquelle ils sont allés à la rencontre d’un public toujours plus nombreux. Ils le doivent sans doute aussi à leur générosité, leur complicité inébranlable et à une force de travail assez impressionnante.
Ils sont parvenus peu à peu à imposer leur saga et le résultat a sans doute dépassé leurs espérances.
Ils sortent aujourd’hui le 11ème opus intitulé Crète Party, un album dans lequel ils conservent une recette qui fonctionne enchaînant à un rythme effréné des gags inventifs et ingénieux, jamais gratuits qui nous invitent toujours à enrichir nos connaissances.
Dans cet ultime volet, ils nous proposent de partir à la rencontre de Minos, de Dédale et de son emblématique labyrinthe mais pas que… On s’intéresse aussi aux sanctuaires religieux, aux grottes sacrées ainsi qu’aux divinités locales. On retrouve avec bonheur Totor un personnage que l’on voit assez peu dans la mythologie mais qui est devenu au fil du temps un acteur fétiche récurrent, une mascotte solaire qui séduit rapidement les lecteurs. On découvre enfin ses origines et on va de surprises en surprises.
Dans cet épisode, les autres personnages viennent à sa rencontre et on éprouve un certain plaisir à les revoir. Le livre dessiné de 56 pages est gavé d’informations, de clins d’œil et de jeux de toutes sortes qui combleront les curieux.
Après quelques tomes assez généralistes visant une sensibilisation ludique, les auteurs ont ciblé des thématiques plus précises offrant un panorama varié et toujours de belles initiations.
Le prolifique scénariste communique sa passion pour un pays où il séjourne très régulièrement, une destination qu’il a aujourd’hui dans la peau au point de s’être lancé dans l’apprentissage du grec.
De son côté, Philippe Larbier met à profit toutes ses expériences dans la publicité ou dans le dessin de presse pour donner vie à des êtres attirants et sympathiques toujours dotés d’expressions incroyables ce qui est devenu au fil du temps la marque de fabrique d’une Bande dessinée riche en émotions.
Il se dégage de ses illustrations une fluidité et une fausse facilité qui trahissent malgré tout un savoir-faire aiguisé et un trait expérimenté.
Les couleurs signées Mirabelle et Alexandre Amouriq contribuent largement à la réussite de l’entreprise. Ils dépoussièrent une thématique à l’image un poil terne avec des couleurs gaies et vivifiantes.
Les petits mythos est aujourd’hui le fer de lance d’une BD ambitieuse à la fois humoristique et didactique qui a gagné ses lettres de noblesse. Christophe Cazenove et Philippe Larbier ont su susciter et profiter de l’ évident regain d’intérêt avec des propositions de qualité tout autant que leur maison d’édition qui dès ses débuts et avec raison a toujours cru en l’humour.