Enrico Marini continue de nous enthousiasmer avec une fresque historique d’envergure qui nous permet de revisiter l’histoire mais également de suivre les relations animées entre deux fiers guerriers. Bien qu’ils aient reçu la même éducation, ils sont définitivement brouillés au point d’entretenir l’un pour l’autre une haine farouche.
Profondément humiliée par la défaite de Varus et la chute des trois aigles, Rome réclame vengeance. Par le biais de Germanicus, un général brillant et bien secondé, elle lance une riposte massive, une invasion punitive meurtrière visant à laver l’ insupportable affront. Arminius qui a démontré sa valeur sur les champs de bataille et ses talents de stratège militaire n’a plus qu’une seule alternative, il doit impérativement convaincre les nations germaniques de s’unir sous son commandement afin de résister aux Romains. La livraison d’armes commanditée par Morphea en échange de son petit fils Titus tombe à pic mais il n’est pas sûr que cela suffise. Le charismatique chérusque est confronté à des militaires redoutables et notamment à Marcus, qui revient, cette fois,
plus déterminé que jamais. Dans son propre camp, la menace est omniprésente car son autorité est redoutée et contestée.
Enrico Marini poursuit son ambitieuse série avec un septième opus qui laisse le champ libre à la confrontation armée, les scènes guerrières sont nombreuses et exécutées avec soin. Le scénario est captivant. L’antagonisme entre les deux héros s’étoffe, il prend ici une autre dimension qui transcende la narration.
Comme dans « Le scorpion » que l’artiste a définitivement marqué de son empreinte, il signe des compositions inspirées et efficaces, ainsi que des scènes d’action mémorables.
Avec des cadrages variés et une technique hors pair, il nous plonge au plus près des combats.
Dans ce volet introduit par une couverture dure et froide, les coups pleuvent et le sang ruisselle. De valeureux guerriers font face à leur destin avec courage. Le trait est précis, vif, saisissant.
L’artiste signe des ambiances incroyables, il applique l’aquarelle avec délicatesse et nous subjugue grâce à une maîtrise bluffante. Le rendu est lumineux.
Avec ce créateur, on est rarement déçus et on assiste une fois de plus à un divertissement de qualité, un spectacle époustouflant qui relance l’intrigue avec brio.
Cet album se consomme avec gourmandise jusqu’à la toute dernière case. Quel bonheur !
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