Au cas où cela vous aurait échappé, Batman est de retour ce qui constitue un petit événement.
Le personnage a de nombreux fans et l’artiste qui le met cette fois en scène n’est autre que le génialissime Enrico Marini.
Il faut dire qu’après Rapaces, Le scorpion, ou encore Les aigles de Rome, des séries qui connaissent auprès de la critique et du public un succès mérité le dessinateur italien peut tout se permettre.
Alors quand DC Comics et Dargaud, deux maisons d’édition de renom lui proposent de réaliser un rêve de gosse, c’est le plus naturellement du monde qu’il saisit l’opportunité.
Et puis il est difficile de refuser une carte blanche, Enrico aime le personnage et bénéficie de l’entière confiance de Jim Lee l’auteur de comics et éditeur américain ce qui est un atout considérable.
Il accepte donc d’ajouter son nom à une liste bien étoffée de créateurs qui ont précédemment relevé le défi depuis 1939.
Repoussant quelques projets, il s’est immergé dans l’univers de chauve-souris avant de se lancer dans l’écriture de son diptyque intitulé The dark prince charming, une bd cartonnée au format comics.
Il signe une histoire intimiste à l’approche réaliste assez proche du réalisateur Christopher Nolan, un duel psychologique entre le super héros et son ennemi juré le joker. Il a imaginé une fillette qui serait la fille de Bruce Wayne et qui aurait été enlevée par un psychopathe et tout cela bien évidemment dans le but de l’atteindre.
Le scénario est captivant et les personnages féminins et masculins sont savoureux. Même si l’on découvre un justicier submergé par ses émotions et fébrile, c’est le personnage du Joker qui est de loin le plus fascinant. Inspiré par Christophe Lambert et le chanteur de Kiss, c’est lui qui attire tous les regards dans ce premier volet. Le punk flamboyant et coloré crève les planches, il séduit par son énergie et ses répliques désopilantes.
Même si l’enjeu est important et qu’il faut plaire à un public international, Enrico Marini impose son style et marque fortement son Batman de son empreinte. La narration est cinématographique et ses dessins explosent le cadre, ils sont comme toujours somptueux.
La technique est la même, il réalise ses crayonnés, encre puis pose directement les couleurs à l’acrylique, scanne puis nettoie et fignole les détails ce qui apporte le rendu sublime et le côté fait à la main qui fait la réputation du maître.
Ce premier épisode devrait séduire les amoureux de BD traditionnelle et les amateurs de superhéros qui trouveront dans cet album un épisode réussi, divertissant, inspiré et prometteur et des illustrations à couper le souffle.
Je vous souhaite une belle découverte.
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