Celui qui tue est un western dur et puissant, convaincant, savoureux et hyper efficace.
Il est scénarisé par Yves h et les 56 pages qui le composent son signées par son père l’immense Hermann.
Ce second volet de la série Duke est édité par Le Lombard.
Après un premier volet racé et prometteur, le tandem nous séduit d’emblée avec une couverture magistrale qui nous transporte dans un monde impitoyable.
Yves H livre un récit cruel et brutal introduit par une attaque de diligence sensationnelle qui s’achève en bain de sang. Elle ne laissera en vie qu’une petite innocente désormais rongée par l’envie de vengeance. Malheureusement pour les braqueurs qui sèment la terreur, dans une petite ville du Colorado prénommée Ogden la résistance s’organise, un posse est constitué par le marshal Sharp pour refroidir les fugitifs. Duke, « la légende » qui « a passé la moitié de sa vie à traquer les méchants » est de la partie et l’issue de l’épisode s’annonce funeste.
Dès les premières pages, le lecteur est capté, harponné, il lui est impossible de lâcher cette BD. Dans cette aventure, le héros qui ne correspond pas à l’image classique du justicier est déstabilisé, son passé lui saute au visage, il va pourtant aller jusqu’au bout et faire face à son destin.
On se laisse embarquer par un découpage imaginatif et cinématographique qui comprend de nombreux panoramiques et des cases aux formats variés qui offrent un rendu rythmé, aéré et extrêmement lisible.
Le trait est sûr, affirmé, l’artiste ne retouche pas ses dessins ou très peu. Les planches fonctionnent toutes seules, qu’elles contiennent du texte ou non et l’intrigue se dévoile peu à peu. Les couleurs sont réalisées à l’aquarelle rehaussée grâce à l’intrusion d’acrylique diluée qui permet de gagner encore en force et en luminosité. Elles sont à tomber par terre.
Le lauréat du Grand prix du festival d’Angoulême 2016 qui tient toujours la cadence de deux albums par an nous offre un maximum de spectacle et des paysages superbes. Il magnifie une narration intense et forte avec son style incomparable. L’ensemble est somptueux et envoûtant.
Cette série comblera les amateurs, elle témoigne d’un savoir-faire évident et d’un talent indiscutable.
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