Layla, conte des marais écarlates est une histoire médiévale fantastique sur le thème de la Vouivre.
Édité par Dargaud, ce one-shot nous régale avec son scénario riche en rebondissements, ses belles illustrations et ses couleurs saturées.
C’est à la base un récit de jeunesse sincère que Jérémy avait écrit il y a une dizaine d’années alors qu’il venait de quitter l’école.
Sa mise en cases a été plusieurs fois différée compte-tenu des propositions prometteuses qui lui ont été faites. Il s’est finalement décidé à confier la partie dessinée à Mika, un dessinateur de sa génération dans lequel il a rencontré son double pour cette aventure qui lui tenait à cœur. Au cours de l’avancée du projet, la confiance puis l’amitié se sont peu à peu installées.
Grenoye est un cuisinier candide qui découvre dans les marais la femme serpent, l’envoûtante Layla. Dès lors, le charme opère. Pour elle, il sera prêt à tout quitte à commettre l’impensable.
L’auteur nous entraîne dans une histoire qui fonctionne parfaitement et dont le final nous bouscule.
Il nous propose des individus dépassés par leurs destins et en proie à leurs faiblesses. La sorcellerie aura raison de ces pauvres humains.
Il a retravaillé son scénario pour qu’il plaise à Mika adaptant sa mise en scène, étoffant certains personnages secondaires.
L’artiste qui a connu d’heureuses collaborations avec Philippe Delaby, Jean Dufaux ou Alejandro Jodorowsky était soucieux de laisser une certaine latitude à son binôme. Il a juste validé les croquis des personnages principaux et vérifié le respect de l’idée de base.
Mika s’est imprégné du scénario avant de se l’approprier complètement. Il en propose sa vision.
Il est vrai que l’univers lui plaisait beaucoup et que ce projet l’excitait fortement. Il a trouvé auprès du bédéiste belge une oreille attentive à ses propositions graphiques et une certaine bienveillance.
Sa prestation est sublime, détaillée et adaptée au style narratif.
Les couleurs respectent les idées de teintes indiquées par Jérémy. Elles complètent avantageusement les dessins suivant habilement le rythme du récit. Elles lui apportent un côté magique et subtil extrêmement plaisant.
Layla, conte des marais écarlates résulte d’une alchimie entre deux artistes parfaitement connectés. Ils sont parvenus à créer ensemble un album original, divertissant et superbe à découvrir absolument.
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