L’objet est sublimé par une partie bd magnifique et cohérente, signée Kyungeun Park, une prestation graphique relevée qui apporte à une thématique tragique un relief tout à fait exceptionnel. Il est publié par Petit à petit, un éditeur Nantais qui s’est progressivement imposé dans cet exercice vraiment pas évident.

Gorune Aprikian est le fils du grand compositeur franco-arménien Garbis Aprikian et un réalisateur qui a déjà contribué au devoir de mémoire avec « Varto » qui fit l’objet d’une adaptation en roman graphique pour les éditions Steinkis. C’est dans ce cadre qu’il collabora une première fois avec Jean Blaise Djian, un scénariste bien connu des bédéphiles en particulier pour les séries Le grand mort avec Régis Loisel et Vincent Mallié et Les quatre de Baker Street avec Olivier Legrand et David Etien.

Les deux auteurs ont une fois de plus uni leurs compétences pour composer un récit qui nous prend rapidement aux tripes et nous embarque à Dendil, une ville où cohabitaient pacifiquement Arméniens et Turcs.

La guerre qui débute en Europe précipita l’entrée en guerre de l’empire Ottoman au côté de l’Allemagne. C’est alors l’engrenage, l’assassinat ciblé des hommes, la déportation des femmes et des enfants, le début d’exactions parfaitement organisées, des massacres horribles aujourd’hui reconnus par une trentaine de pays et la communauté des historiens. L’extermination systématique et préméditée sera perpétrée entre avril 1915 et juillet 1916 après avoir été planifiée et décidée par des hauts responsables du gouvernement des jeunes Turcs.

Si la partie documentaire séduit par sa lisibilité et son intérêt, les pages illustrées ne peuvent que remporter l’adhésion.

Le dessinateur excelle pour laisser transpirer les émotions, la surprise, la peur, la consternation, la tristesse, l’effroi grâce à des visages hyper expressifs. L’économie de mots laisse aux illustrations le rôle principal ce qui est tout à fait judicieux compte-tenu du talent de l’artiste.

On est happé par une couverture puissante qui interpelle d’abord, saisit ensuite puis suscite le questionnement. Le découpage est simple, le dessin sublime, les couleurs immersives et riches de nuances.

Une histoire du génocide des Arméniens c’est un album qui contribue à tordre le cou au négationnisme parce qu’il est à la fois accessible, précis et percutant. Le fond et la forme sont impeccables. Ses auteurs nous remémorent la tragique disparition d’environ un million deux cent mille Arméniens d’Anatolie et d’Arménie occidentale, un crime méthodique, planifié qui reste hélas de nos jours une question extrêmement sensible.

ue, aérien et rafraîchissant. Les couleurs apportent de la légèreté et un côté vintage conforté par une finition soignée et un papier classieux.

Chaplin contre John Edgar Hoover confirme la pertinence et la solidité de ce projet. Il nous remémore l’héritage conséquent laissé par l’acteur, son courage, sa ténacité, son humanisme mais aussi l’acharnement dont il fut la victime. Il rend hommage à un esprit libre, pacifiste qui savait nous émouvoir, nous distraire et nous faire réfléchir.

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