C’est un récit musical documenté et exigeant, une immersion dans le parcours unique du guitariste gaucher qui révolutionna à jamais la façon de jouer de son instrument fétiche. Il est préfacé par l’immense Nick Kent qui souligne avec enthousiasme la pertinence du projet et sa singularité. Il est édité par Glénat, illustré par Mezzo, un artisan patient, à la fois dessinateur et magicien, capable d’hypnotiser n’importe quel cerveau grâce à une technique ultra-maîtrisée et un rendu fabuleux.

Dans cette première partie, l’ancien journaliste revient sur les origines d’un talent brut, une enfance déstructurée, maudite et chaotique marquée par l’instabilité, le manque d’amour, la perte précoce de sa mère et les malheurs en série.

Il rapporte avec des textes forts et ciselés les grandes étapes de la jeunesse du guitar-héro et nous conte avec brio les 24 premières années de ce prodigieux musicien. Les très nombreuses anecdotes sont habilement distillées ce qui fait de cette BD un ouvrage passionnant. On y perçoit clairement un cheminement, la galère, les rencontres déterminantes et les influences majeures qui expliquent judicieusement l’évolution dans la pratique musicale d’Hendrix mais aussi les emprunts revendiqués ou non qui feront de lui ce showman imprévisible et surprenant. Et puis, il y a aussi les maîtresses, le sexe, l’alcool, la drogue, des additions indissociables de la rock star. On y découvre une vie d’artiste jonchée d’embûches, marquée par la précarité, le racisme et une compétition pas toujours dissimulée.

On croise le gratin musical et pas mal de personnalités qui firent partie à un moment ou un autre de l’entourage d’un séducteur curieux et en dehors des codes. Il y a les arnaqueurs mais également les anges gardiens.

L’album prend une autre dimension grâce la BO généreuse qui l’accompagne et dont les titres sont répertoriés en fin d’opus.

La prestation graphique de Mezzo est exceptionnelle. Il nous embarque directement dans une époque féconde, exaltante, incandescente avec un noir et blanc intense et puissant qui marque durablement la rétine. Le dessin est précis, détaillé, classieux et l’encrage redoutable. On en prend plein les yeux du début à la fin. Le ravissement est permanent.

KISS THE SKY est un sublime hommage, une chronique américaine et un portrait électrique et sauvage réalisé par deux amoureux de musique aussi doués pour partager leur passion que pour raconter une légende. Ce livre dessiné est à l’image de son sujet remarquable et ensorcelant.

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Stéphane Berducat vous fait partager ses coups de cœur sur l'antenne de Méga fm. 

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