, un avant-dernier opus qui comme les précédents est structuré, original, captivant et sublimé par la prestation graphique remarquable du dessinateur Félix Delep.
Xavier Dorison a eu du flair en recrutant son jeune élève pour ce projet à a fois savoureux, intelligent et divertissant. S’inspirant de l’incroyable « ferme des animaux », chef d’œuvre visionnaire de George Orwell, le scénariste a eu l’excellente idée de transposer au château une réflexion universelle sur la vie en société, l’égalité et la liberté.
Après avoir dans les tomes 1 et 2, dépeint la tyrannie, souligné l’inacceptable cruauté et démontré la force de l’humour et de la dérision mais aussi justifié la lutte pour dénoncer abus et injustices, l’auteur dans ce tome 3 promeut la résistance passive et non violente. Il nous réserve par la même occasion un épisode riche en révélations et confidences qui font avancer l’intrigue et alimentent le suspense.
Une fois de plus, c’est Azélard, le rongeur aux paroles sages qui distille l’espoir et les germes de la désobéissance. Le rat aux allures de Gandhi a l’estime de miss B et toute son attention. Elle lui a sauvé la vie, s’attachant ainsi les services d’un troubadour pertinent, perspicace et prophète. Avec lui, elle peut compter sur un allié solide.
Alors que le printemps pointe le bout de son nez, la chatte devient l’ennemie publique numéro 1. Elle est identifiée par Silvio et ses partisans comme une meneuse dangereuse. Elle est menacée et suivie de très près. Arrivera-t ’elle à conserver ses idéaux ? À transformer l’espoir en réalité ? À sortir vivante de cette aventure ?
Felix Delep poursuit son extraordinaire performance, il parvient à tenir la cadence malgré les contraintes éditoriales que l’on devine serrées. Sa mise en scène se déploie avec précision et raffinement. Il ne renonce ni aux cases garnies de nombreux protagonistes, ni aux compositions inspirées et encore moins au soin exceptionnel qu’il porte à l’exécution de chaque animal.
Son dessin est dynamique et vivifiant. L’illustrateur qui emploie des cadrages variés s’autorise même quelques facéties avec des liserés charmants qui ornent certaines planches et nous font ressentir la fraîcheur printanière.
L’illustrateur opte pour une palette de couleurs douces et agréables. Ces pigmentations offrent un rendu délicat voire sensible qui contraste efficacement avec une ambiance forcément troublée et tendue.
Avec Le château des animaux édité par Casterman, les bédéistes signent une série brillante qui est non seulement un régal pour les yeux mais également une série anthropomorphique irrésistible.
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