L’artiste a saisi l’opportunité qui lui a été offerte par Glénat de réaliser son Conan. Il a su profiter de la carte blanche proposée pour adapter visuellement l’une des plus courtes nouvelles de son créateur « La fille du géant du gel »dont il est immédiatement tombé amoureux. Après avoir offert une pertinente vision de Elric, il s’est naturellement emparé du barbare qui le faisait rêver adolescent, un guerrier qui compte dans son élaboration personnelle.
Il a été sensible au souffle mythologique de l’histoire, son côté viscéral sans rebondissements, ni intrigue. Il s’est intéressé à la volonté, la rage de vivre, la vitalité primaire du personnage qui se manifeste par sa sexualité, son aspect brut, primordial dans un conte à la fois minimaliste et impressionnant.
Laborieux et acharné à la tâche, l’artiste a travaillé de manière traditionnelle avec pas mal de retouches à la palette graphique, d’essais avant de parvenir à exprimer ses intentions et le résultat est une pure merveille.
Il restitue parfaitement le contexte naturaliste du récit avec des dominantes de bleu et de rouge sublimes. Il recréé un univers impitoyable habité par la violence et la brutalité.
L’album surprend le lecteur par sa radicalité mise au service d’un héros populaire.
Il offre une vision personnelle magnifique extrêmement proche de ce que l’on imagine.
Conan le Cimmérien est un opus singulier, une adaptation visuellement forte, sensuelle et très réussie, un pur chef d’œuvre.
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